Note nationale 1/2012

Négociation Annuelle Obligatoire du 10 janvier 2012 Salaires : la lutte sinon rien !

Après deux réunions de Négociation Annuelle Obligatoire entre les Organisations syndicales et BPCE, sur les salaires au niveau de la branche, Madame MERCIER GALLAY, DRH de BPCE nous a annoncé son « offre » unique et définitive d’augmentation générale. Il n’y a pas eu de négociations !

Les décisions patronales :

  • 350€/an pour les salaires annuels < à 30 000€, (un peu moins de 25% des salariés sont concernés),
  • 300€/ an pour les salaires compris annuels entre 30 000€ et 60 000€. Ces montants seront versés en une fois (non mensualisés donc), « dès qu’on peut ».
    La délégation patronale refuse d’expliquer comment ils deviendront une augmentation pérenne en 2013.
  • pas d’augmentation des RAM pour la 2e année consécutive.
    La RAM T1 (référence de salaire pour les renforts d’été par exemple) passe ainsi sous le SMIC.
  • rien sur les autres revendications syndicales (promotion à 100% de la différence entre les RAM du niveau de départ et celui d’arrivée, enveloppe spécifique pour l’égalité salariale femme/homme, etc.).

En bref : même pas 1 euro brut par jour, une perte minimale de 1,8% de pouvoir d’achat sur 2011, une perte d’au moins 1% programmée sur 2012.

Des mauvaises raisons :
Pour les patrons, la crise justifie cette baisse assumée du pouvoir d’achat. Pour eux, c’est aux salariés de payer !

C’est la faute à la crise : FAUX !
Comment expliquer alors la perte continue (1% par an depuis 25 ans) ?

Sur le fond, ce qui a provoqué et nourri la crise c’est la dévalorisation du travail, le détournement des richesses crées au profit des actionnaires, de la spéculation.
Continuer à taper sur les salaires (et sur l’emploi) alimente la spirale de la récession.
Lors de sa rencontre avec Mme Mercier‐Gallay la CGT s’appuyant sur l’analyse de nombreux économistes a insisté sur la nécessité d’avoir une politique volontariste de défense du pouvoir d’achat et de l’emploi.
Cette responsabilité sociale vaut d’autant plus pour BPCE qui ne doit sa survie qu’à l’intervention publique.

Avec la crise on est tous logés à la même enseigne : FAUX !
La crise n’est pas la même pour tout le monde : les patrons des caisses eux, s’octroient de larges augmentations, de grasses parts variables, d’indécentes primes de départ (le président du directoire de la CERA – révoqué mais reclassé ailleurs serait, dit‐on, parti avec une prime représentant plus de 25 ans de salaires d’un salarié « lambda »).
Dans le même temps les grosses entreprises, dont les banques, continuent de faire de substantiels profits et de verser de non moins substantiels dividendes et bonus.

Les revendications sont hors de prix : FAUX !
Le montant total de la décision patronale (15M€ hors charges pour 38000 salariés) est dérisoire par rapport à d’autres dépenses de « BPCE » pour rassurer les marchés.
Il est dérisoire par rapport au montant des salaires des directoires des caisses : 16,5 millions d’euros environ pour une petite centaine de personnes.
Il est dérisoire par rapport à l’amende de 91 M€ infligée à BPCE par l’Autorité de la concurrence à propos de commissions perçus sans raison sur les échanges chèques.
Ainsi le montant des revendications CGT (80 M€), à peine plus de 1% du PNB dégagé par les caisses est non seulement nécessaire et légitime, mais très largement réalisable.
Et les salaires, c’est de l’argent sain : ils font tourner l’économie en répondant aux besoins des gens ! – directement et avec les cotisations sociales.

Travailler plus pour gagner plus : FAUX !
Les objectifs, la charge de travail, la pression patronale ne diminuent pas en 2012 – bien au contraire.
Ainsi, avec cette nouvelle baisse du pouvoir d’achat c’est votre travail quotidien qui est méprisé et dévalorisé.
Le 1er janvier le train des augmentions sur ce qui est vital et incontournable ne s’arrête pas, logement, nourriture, énergie, transport, santé etc. et que le gouvernement – avec son projet de TVA social – veut encore porter un rude coup aux salarié et à la population.

Vous êtes trop payés : FAUX !
Selon Mme Mercier Gallay, les salariés des Caisses n’ont pas trop à se plaindre !
S’appuyer sur pire que nous pour justifier notre perte de pouvoir d’achat est un raisonnement de Gribouille.
Avec cet argument du pire on retourne au temps des cavernes.
Et puis la réalité – incontournable ‐ c’est que pour de plus en plus d’entre vous le salaire ne permet plus de vivre, de construire des projets. Il ne rémunère pas le travail fait.

Exiger son droit en justice bloquerait l’augmentation des salaires minimaux (RAM) : FAUX !
L’argument patronal – « c’est à cause des contentieux AIA que les RAM ne seront pas augmentées – ne tient pas une seconde : il n’y a pas de contentieux dans les autres entreprises du groupe et pourtant la politique salariale est la même.
Au rythme de la justice ce blocage peut avec cet argument durer 3 à 5 ans !
En revanche, ne pas augmenter les RAM c’est tirer – forcément – les salaires, dès l’embauche, vers le bas, le moins disant.
Ainsi, la position de la direction relève du dogme patronal.

Lors de ces négociations la CGT a défendu ses revendications, développé ses arguments.
Mme Mercier Gallay assure les comprendre mais c’est pour mieux les passer à la trappe.

Une chose est sûre : ce ne sont pas les arguments aussi bons soient‐ils qui suffiront à fléchir les patrons.
Il est certain que cette DRH comprendrait encore mieux les choses et en tirerait surtout d’autres conclusions devant une mobilisation importante des salariés.

Les revendications – aussi légitimes, nécessaires et justes soient‐elles – n’ont jamais été octroyées.
Toujours il a fallu agir pour les faire aboutir ‐ c’est à cela que chacune et chacun d’entre nous doit réfléchir.

Parce qu’ensemble nous pouvons être une grande force.

Face à l’intransigeance patronale une seule solution : la mobilisation de toutes et tous !!!

La CGT pour sa part souhaite que cette réaction soit la plus large et la plus unitaire possible.

note nationale 2012 01 - Tract NAO - Salaires